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L’art de la résilience face au coronavirus ou comment surmonter la crise COVID-19 avec résilience ?

L’art de la résilience face au coronavirus ou comment surmonter la crise COVID-19 avec résilience ?

par le Dr Pascal Eppe.

Personnellement, cette crise sans précédent m’a forcé à prendre des décisions difficiles dans la gestion de mes employés au cabinet dentaire. J’ai dû faire face à des démissions brutales et à des obligations légales pas toujours évidentes à comprendre. A me retrouver au point de départ. Pas facile de rester un employeur bienveillant. Pas facile de rester Zen. La pandémie de la COVID-19 m’a placé complètement en dehors de ma zone de confort. Elle m’a obligé à puiser au plus profond de moi-même toute ma résilience.

La résilience désigne originellement la résistance d’un matériau aux chocs : (le « fait de rebondir », du latin resilientia, de resiliens), définition ensuite étendue à la capacité d’un corps, d’un organisme, d’une espèce, d’un système, d’une structure à surmonter une altération de son environnement.

Ce terme désignait à l’origine la résistance aux chocs d’un matériau.

La résilience, une capacité à surmonter les épreuves

En physique, la résilience traduit l’aptitude d’un corps à résister aux chocs et à reprendre sa structure initiale.

Adaptée à la psychologie, elle désigne la capacité d’un individu à surmonter les moments douloureux de l’existence et à se développer, en dépit de l’adversité.

La résilience a pour définition la faculté à rebondir, à vaincre des situations traumatiques. Elle est la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress.
Autrement dit, la résilience consiste à prendre acte d’un traumatisme (deuil, abandon, inceste, violence sexuelle, maladie, guerre, confinement), à apprendre à «vivre avec» et à rebondir en changeant de perspective, voire même à se délivrer d’un passé empoisonnant pour en sortir grandi.

Le développement du concept de résilience

Le concept de résilience ou « l’art de naviguer entre les torrents », est introduit en France par Boris Cyrulnik à la fin des années 90. Il médiatise le concept de résilience en psychanalyse, à partir de l’observation des survivants des camps de concentration.

A travers différents ouvrages à succès (Un merveilleux malheur), il a exposé au grand public la résilience comme vecteur d’espoir. En partant de sa propre expérience et de l’observation de divers groupes d’individus (survivants des camps de concentration, enfants des rues boliviennes), il a démontré que l’on pouvait aborder la psychologie et la psychanalyse de façon plus optimiste et moins stigmatisante. Le malheur doit donc être perçu comme une étape qu’il est possible de surmonter.

Le mécanisme du processus de résilience

Selon les spécialistes, l’attitude résiliente est dynamique et passe par plusieurs phases de défense pour contrer les trajectoires négatives. L’humour avec une forme d’autodérision est souvent le meilleur moyen de ne pas se complaire dans la tristesse et de cesser d’être exposé aux yeux des autres comme une victime de la vie.

L’ART DE L’ACCEPTATION ET DU LÂCHER PRISE

Selon Christophe André , « Accepter, ce n’est pas dire: « c’est bien !» mais « c’est là !». Ce n’est pas se dire : « chouette, de l’adversité comme opportunité d’apprendre ! » mais : « que ça me plaise ou non, c’est comme ça, alors je fais quoi ? ».

Et pour Eckart Tolle, la pratique la plus simple consiste à « accepter tout ce qui survient dans le présent – en soi et en dehors ». C’est-à-dire nager avec le courant de la vie (peut-on en changer le sens ?) et non à essayer de lui résister. « Le seul moment où on peut sentir ce courant, c’est dans l’instant présent.

Par conséquent, lâcher prise, c’est accepter le moment présent inconditionnellement et sans réserve». Il ajoute que le « lâcher prise vient lorsqu’on ne pose plus la question : « Pourquoi cela m’arrive-t-il ?»

Nourrir le corps et l’esprit permet d’insuffler de la créativité et de la force. La première clé est de se ressourcer comme par exemple consacrer du temps aux activités créatives, écouter de la musique, se promener dans la nature, lire un livre. Et cultiver les relations humaines avec nos proches et notre entourage.

Respirer – passer à l’action – avancer pas à pas.
Avec la persévérance on y arrive.

C’est un autre bonheur qui nous attend ; on ne l’avait pas envisagé dans votre vie d’avant car il est différent.

 


Bibliographie :

  • Résilience, connaissances de base, par Boris Cyrulnik et Gérard Jorland, un ouvrage de référence chez Odile Jacob.
    Quelle est l’origine du concept de résilience ? Peut-on observer des phénomènes de résilience dans d’autres espèces que l’espèce humaine ? Comment la plasticité cérébrale intervient-elle dans le processus ? En quoi le soutien affectif aide-t-il à réparer les dégâts provoqués par le traumatisme ? Quels sont les mécanismes de défense qui favorisent la résilience ? Quel rôle peut jouer la famille ? Le vieillissement altère-t-il les capacités de résilience ? L’appartenance culturelle encourage-t-elle le processus résilient ? Faut-il raconter le trauma que l’on a vécu ? L’art peut-il sublimer le trauma ? La résilience a-t-elle des limites ? En quoi la théorie de la résilience introduit-elle, pour chacun de nous, de nouveaux degrés de liberté ?
  • La nuit, j’écrirais des soleils,de Boris Cyrulnik, chez Odile Jacob.
    Un livre bouleversant, dans lequel l’auteur évoque sur les déchirures d’écrivains célèbres, et met en lumière les pouvoirs de guérison que recèle l’écriture. Un vrai coup de coeur !

Commentaires (3)

  1. Répondre
    Michel ARTEIL says:

    Bravo Pascal, important de donner des outils pour se redynamiser dans ces jours incertains où le futur nous envois aussi des messages dans les synchronicités!

  2. Répondre
    Serge HENROTTE says:

    Cher Pascal, merci pour ton article tout à fait d’à propos. Je nage dans une situation similaire et te (nous) souhaite le meilleur courage pour un avenir (souvent proche) encore “mieux” épanouissant (qualité versus quantité, “plus” exprimant un aspect quantitatif ;-)).
    Pensées amicales d’adaptation +++

  3. Répondre
    Stamatis ZAMAGIAS says:

    Merci Pascal pour ce partage éclairé. Pour ma part , j’aime bien la métaphore du cours d’eau. A certains moments, le courant est lent paisible et à d’autres il est plus agité, tumultueux.
    Rien ne sert de s’opposer au courant au risque de se noyer. Apprendre à nager avec le courant et dès qu’une accalmie se présente, aller dans la direction qui nous correspond.
    Des outils que j’affectionne plus particulièrement: la méditation, le Yoga, l’écoute de personnes inspirantes ( Jean-Yves Leloup, Matthieu Ricard, Christophe André, Frédéric Lenoir, Thomas d’Ansembourg…..).
    “L’ adversité contient toujours le ferment d’une nouvelle chance.”
    De W. Clement Stone

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