Pour occuper le temps du confinement, notre premier réflexe est d’utiliser les outils de notre monde moderne : les écrans. Et, s’ils sont rois, nous ne devons pas oublier que « les écrans font écran » par rapport à notre réalité : celle que nous vivons au quotidien, le reste n’étant qu’une réalité éloignée.
Maintenant que les premiers jours de confinement sont passés et nous ont permis de rattraper notre retard : administratif, rangement, jardinage quand c’est possible, etc…, que nous reste-t’il à faire ?
Les courses, promener le chien, tenter un jogging… et après ?
La tentation est forte de revenir vers… l’écran, avec l’attrait des réseaux sociaux qui nous offrent des informations de qualité discutable, ou des vidéos humoristiques (plus ou moins fines).
Quoiqu’il en soit dans 45 jours, ou plus, nous aurons pâli devant notre écran et, si nous osons nous dire, « en quoi ai-je profité de cette occasion pour découvrir autre chose », quel sera notre bilan ?
Diverses propositions de pistes à explorer sont donc faites (sur les écrans) :
- Approfondir l’apprentissage d’une langue,
- Jouer à l’enseignant !
- Regarder (et partager) des spectacles en ligne,
- Regarder des films
- Lire de nouveaux livres (celui proposé?),
- Faire des jeux de société (cela permet de retrouver le rire en famille)
- etc…
Mais vous l’avez probablement constaté que tout cela, lié à la promiscuité, peut faire « monter la pression », et le climat ambiant peut être assombri pour des prétextes souvent futiles.
La méditation pour mieux vivre le confinement
Une solution facile à mettre en place, pour palier à ces situations de tension est une pratique de méditation (seul ou ensemble).
Mon propos n’est pas de vous asséner de convictions philosophiques orientales, mais de vous donner une possibilité de retrouver le calme intérieur (dixit Kung Fu Panda…). Cette pratique vous sera aussi profitable pour gérer le stress du cabinet quand le téléphone se remettra à sonner lors de la levée du confinement.
Le principe de la méditation est donc de mettre le mental au repos afin d’avoir accès à notre espace intérieur, là où règne une certaine sérénité qui nous permet alors d’envisager notre condition avec une plus grande distanciation, afin de relativiser les contraintes du quotidien.
Comme s’y prendre pour méditer ?
Pour bien commencer la méditation, il est important d’avoir une posture assise confortable, car si votre corps vous fait souffrir, l’expérience est vite impossible. Vous pouvez donc vous assoir, soit sur un coussin de méditation, en tailleur (avec des coussins accessoires pour le confort), soit sur une chaise (les pieds bien parallèles et le sentiment d’être ancré dans le sol), les mains posées sur les cuisses. Il importe d’avoir le dos droit sans s’affaisser (penser à se redresser avec un inspir pendant la pratique.
La difficulté première de la méditation (pour tous) est que le mental n’arrête pas de nous parler, de nous envahir avec toutes sortes d’idées, des plus basiques (la liste des courses), au plus saugrenues (combien de fois le chien a-t-il fait pipi à sa dernière sortie? -si, si-…!).
Donc, pour éviter cet envahissement qui finit par être exaspérant et nous décourager en disant « c’est pas fait pour moi, j’abandonne ces trucs orientaux », les orientaux (passés précisément maîtres dans cette pratique) nous conseillent en premier lieu de nous center sur notre respiration, vous pouvez par exemple vous centrer sur le contact de l’air à l’intérieur des narines : chaud à l’expir, frais à l’inspir, et d’en compter les cycles. Et, lorsqu’une pensée arrive, ne pas l’accrocher, la laisser passer sans se faire de conversation ou de discours.
Si le comptage des cycles vous est difficile, vous pouvez utiliser un minuteur, de préférence sur votre smartphone (n’oubliez pas de le mettre en mode avion, avec une sonnerie douce pour marquer la fin du cycle.
Pour débuter il est conseillé de faire des cessions courtes : 24 cycles de respiration avec une pause, et recommencer une à deux fois. La respiration est en générale naturelle voire légèrement augmentée en amplitude (le but est d’augmenter progressivement l’inspir et l’expir). Vous pouvez faire cela une fois par jour pendant une semaine. Puis, vous augmentez progressivement le nombre de cycles.
Au fur et à mesure de cette pratique, vous pouvez faire des expériences intérieures variables, de bien être, de sensation de ne plus ressentir votre corps etc…, c’est normal. Si vous faites une expérience de ce genre, ne vous attendez pas à la renouveler à la fois suivante, elle ne reviendra pas, sachez simplement apprécier la qualité de l’instant présent.
Si vous êtes régulier et discipliné, cela vous prendra au maximum dix minutes dans la journée, mais le temps ne manque pas trop en ce moment…
Pour vous aider, vous pouvez aussi suivre des méditations guidées en ligne (pendant le confinement certains sites proposent de séances gratuites, mais notez que les méditations en ligne sont très souvent des méditations guidées, donc, des productions de l’imaginaire, donc du mental ! Ce qui ne correspond pas à ce que je vous ai proposé précédemment : l’accès au silence intérieur.
Bonne expérience méditative.
Robert Heckler