La sérotonine, un régulateur de l’organisme
Pour trouver le bonheur, notre cerveau dispose en effet d’un trésor de bienfaits : Pour trouver le bonheur, notre cerveau dispose en effet d’un trésor de bienfaits : sérotonine, endorphine, dopamine, ocytocine, noradrénaline…
« La particularité de ces hormones du bien-être est qu’elles sont à notre portée, contrairement aux autres », souligne le psychiatre et addictologue Michel Lejoyeux. (16 mai 2018).
À chaque respiration que nous prenons, chaque pensée que nous avons, chaque muscle que nous contractons, nos cellules nerveuses envoient des signaux électriques et chimiques à notre système nerveux si complexe. Sans sérotonine, on imagine aisément que les êtres humains ne pourraient pas vivre !
La sérotonine agit à l’image d’un pont entre deux cellules. Un peu à la manière d’un messager, elle prévient et ordonne au cerveau par exemple de retirer la main d’une casserole trop chaude. Mais surtout elle participe à la régulation dans l’organisme de multiples fonctions indispensables : l’humeur, la satiété, le seuil de douleur, elle a un rôle majeur dans le sommeil.
D’après le chercheur Ronald F. Bore de l’université du Missouri, la sérotonine est le neuromédiateur des années 2000. Il écrit que la « sérotonine est la substance la plus impliquée dans l’étymologie et le traitement de divers désordres, particulièrement ceux du système nerveux central, incluant l’anxiété, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C.), la schizophrénie, les crises de panique, l’obésité (avec certitude), la souffrance, les crises hypertensives ainsi que certains troubles vasculaires, la migraine, et la nausée ».
Comment fonctionne le système sérotoninergique ?
La quasi-totalité des neurones sérotoninergiques se trouve dans la partie médiane du tronc cérébral (noyaux raphés). Leurs projections irriguent toutes les zones du système nerveux central. La sérotonine y influence l’activité d’autres neurones, le plus souvent en diminuant leur fréquence de décharge, inhibant leur action. Après avoir été libérée pour transmettre une information, la sérotonine est recapturée par les neurones qui l’avaient sécrétée. Elle peut aussi être dégradée et transformée en acide 5-hydroxyindole acétique (5-HIAA), qui sera ensuite éliminé dans les urines.
SERT ou Transporteur de la sérotonine
Le Transporteur de la sérotonine (SERT), exprimé dans les neurones du système nerveux central, est une protéine qui transporte le neurotransmetteur sérotonine de l’espace synaptique à l’espace présynaptique, le transporteur (SERT) diminue ainsi la concentration de sérotonine synaptique.
La protéine de transport de la sérotonine serait également un paramètre important influençant la personnalité. Elle dépend d’un gène appelé 5HTT oxitriptan qui franchit la barrière hémato-encéphalique et se transforme dans le cerveau en sérotonine. Il remplit un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur, de l’anxiété, de l’appétit et du sommeil.
Nous possédons tous deux gènes codants pour ce transporteur, un sur le chromosome issu de la mère et un autre sur le chromosome venant du père. Le fait de porter deux gènes codants pour la forme courte du transporteur de la sérotonine a été associé à un risque plus élevé de présenter des troubles alcooliques et anxieux.
Il existe donc une corrélation entre l’humeur et le faible niveau de sérotonine, et également entre des taux faibles de tryptophane et la dépression. D’ailleurs les antidépresseurs actuels tels que Prozac, Zoloft, Deroxat… sont appelés « Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine » (IRS) car ils économisent la sérotonine et gèrent ainsi la pénurie ! Mais, hélas pas les effets secondaires.
Du tube digestif à la sphère buccale
Alors ne pourrait-on pas remédier à tous ces maux en prenant par exemple une gélule de sérotonine ?
Hélas non ! Car la sérotonine est détruite au niveau de l’estomac par les sucs gastriques et ne peut pas parvenir jusqu’au système nerveux.
Par contre on peut utiliser le 5-htp qui en est le précurseur (la sérotonine étant le 5-ht). Il est également exprimé dans l’épithélium du tube digestif, jouant un rôle dans la motilité de ce dernier. Notre organisme produit ce tryptophane, à partir des aliments protéinés (viande, volaille, poisson, produits laitiers, légumineuses et noix).
Un précurseur de la sérotonine : le Griffonia simplicifolia
La médecine naturelle a découvert dans la graine d’une plante africaine, le Griffonia simplicifolia – un précurseur de la sérotonine – le 5-htp (5 hydroxy-tryptophane). On la trouve surtout au Ghana et en Côte d’Ivoire, le 5-HTP, est extrait plus précisément de sa graine, qui en renferme de 3 % à 7 %. Il est également possible de le synthétiser en laboratoire.
Il est conseillé d’utiliser le Griffonia simplicifolia à l’état naturel car le 5-htp est fragile et il est préférable de ne pas prendre d’extraits ni d’autres formes altérées par le chauffage ou l’utilisation de solvants. Choisissez de la poudre de graines de Griffonia 100 % sans aucun additif, ni conservateur. Vérifiez qu’elle n’a pas subi de chauffage ou de traitement avec un solvant ou tout autre procédé. Aucun excipent n’est nécessaire.
Bizarrement, le produit est encore plus efficace si vous consommez parallèlement des bananes (ceci étant sans doute dû à la présence de vitamine B6 dans la banane).
La posologie usuelle varie en fonction de l’indication : 2 à 6 gélules de 400 mg de poudre de graines de Griffonia par jour. Pour les troubles digestifs : 1 gélule avant les repas.
C’est donc un traitement alternatif bien-être de la déprime. Là où la chimie propose d’économiser la sérotonine déjà présente dans l’organisme, la présence de son principal précurseur dans la graine de Griffonia permet d’en assurer un réapprovisionnement régulier, immédiatement utilisable par l’organisme.
Il y a ainsi renouvellement de l’apport, mécanisme sans turbulences et plus conforme à la notion d’équilibre ou de rééquilibrage, principe majeur de la médecine holistique.
L’ homéopathie propose: Griffonia 9 ch
Les autres glandes sécrétant la sérotonine
1 – La glande pinéale ou épiphyse
Elle a un rôle central dans la régulation des rythmes biologiques (veille/sommeil et saisonniers).
2 – L’amygdale
Elle reçoit de nombreuses projections, principalement des régions sensorielles du thalamus et du cortex, mais aussi de plusieurs autres structures comme l’hippocampe et le cortex préfrontal. Elle a un rôle dans la gestion des émotions, de l’anxiété et des réactions de peur
3 – L’hippocampe
L’hippocampe a un rôle dans le contrôle de l’humeur, la mémorisation (un rôle primordial dans la mémoire épisodique ou mémoire des événements personnels), la concentration et l’acquisition des connaissances. Un grand nombre de travaux d’imagerie montrent une diminution du volume de l’hippocampe (pouvant aller jusqu’à 19 %) chez les patients déprimés. Cette atrophie est corrélée, indépendamment de l’âge, à la durée totale des phases dépressives et semble s’aggraver avec la répétition des épisodes.
Sérotonine et dépression
Une intéressante étude a été conduite à l’université Mc Gill à Montréal au Canada dont le protocole consistait à nourrir des « cobayes » volontaires avec un mélange de tous les acides aminés essentiels, excepté en tryptophane ,à partir duquel est fabriquée la sérotonine. En l’espace de 5 heures, la quantité de tryptophane des sujets étudiés avait chuté de 80 %. Les chercheurs ont alors noté une baisse significative du niveau de sérotonine.
Les scientifiques ont mis en évidence que, dans de nombreux cas et particulièrement chez les personnes ayant des antécédents d’épisodes dépressifs, qu’un véritable changement négatif de l’humeur s’opérait.
Chez l’homme des taux anormalement bas de sérotonine sont généralement associés à des comportements impulsifs, agressifs, voire très violents.
Des taux de 5-HIAA effondrés ont été relevés chez des gens qui ont assassiné leur famille avant de tenter de mettre fin à leur jour. L’équipe du docteur Markus Kruesi (Université de l’Illinois, Chicago) a trouvé qu’un taux bas de sérotonine chez un enfant à problème était le facteur qui prédisait le mieux un comportement criminel ou suicidaire.
Les substances qui diminuent la sérotonine ont un effet désinhibant. La yohimbine, un aphrodisiaque, interfère avec la sérotonine. La drogue ecstasy augmente la sociabilité et les échanges en détruisant les terminaisons nerveuses sérotoninergiques. Chez le primate, lorsqu’on abaisse le niveau de tryptophane dans l’alimentation (précurseur de la sérotonine), on voit les animaux prendre des décisions plus risquées.
Sérotonine et douleurs, migraines
Chez les migraineux, les crises débutent souvent lorsque les taux sanguins de sérotonine baissent significativement. Elle soulage ainsi la douleur chez certains patients ; c’est un traitement supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique du traitement de la douleur chronique. Très certainement une grande part des thérapies nouvelles dans ce domaine sera issue de la recherche sur la sérotonine.
Fibromyalgie. Les auteurs croient qu’un déficit de sérotonine est commun à ces deux pathologies et d’autres chercheurs ont également souligné le lien entre de faibles taux de sérotonine et la fibromyalgie.
Anxiété et crises de panique. Les résultats d’un essai à double insu avec placebo portant sur 45 sujets indiquent que le 5-HTP peut diminuer modérément les troubles anxieux. De plus, de récentes études indiquent que le 5-HTP peut atténuer les crises de panique, ainsi que les terreurs nocturnes chez les enfants âgés de 3 ans à 10 ans.
Sérotonine et sommeil
Le sommeil, ainsi que sa qualité sont largement fonction de la production de mélatonine. Cette hormone, qui règle les cycles de sommeil et de veille et qui est sécrétée au cours de la nuit au niveau de la glande pinéale, est produite à partir de la sérotonine qui, est active pendant les périodes d’éveil et prépare le sommeil. Ainsi, un faible taux de sérotonine rend le sommeil plus difficile.
Un lien entre sérotonine et cancer
La sérotonine pourrait avoir un effet stimulant sur la croissance de certaines tumeurs agressives. A l’inverse, de petites doses de sérotonine pourraient inhiber la croissance des tumeurs en réduisant les apports sanguins jusqu’à la tumeur, ce qui suggère que l’effet de la sérotonine sur les tumeurs est dose-dépendant. La progression de certaines tumeurs s’accompagne d’une moins bonne régulation des récepteurs à la sérotonine. L’évolution des cancers de la vessie, du rein et de la prostate pourrait aussi être prédite par le taux de sérotonine. Des médicaments antagonistes des récepteurs à la sérotonine ou qui inhibe la sécrétion de sérotonine ont été utilisés avec succès pour prévenir l’évolution de certaines tumeurs.
Sérotonine : un rôle dans le vieillissement ?
Le système sérotoninergique fonctionne moins bien quand on avance en âge. Cette altération pourrait expliquer certains changements de comportement observés chez les personnes âgées, au niveau du sommeil, de la sexualité ou de l’humeur. La sérotonine pourrait ainsi être potentiellement impliquée dans tout le processus de vieillissement de l’organisme, via ces liens avec différents organes et le système immunitaire notamment.
Sérotonine et surpoids
L’idée que la sérotonine peut affecter l’appétit date d’à peine 25 ans. Actuellement, une théorie solidement étayée émerge de plusieurs programmes de recherche qui laisse à penser que lorsque le cerveau concentre plus de sérotonine au niveau de l’hypothalamus, la zone qui régule la satiété et la faim, la satiété augmente et l’on mange moins.
– Contre-indications
- On a noté que, chez les trisomiques, un traitement prolongé au 5-HTP causait des épisodes de convulsions chez 15 % des patients
- Ne pas utiliser en cas de sclérodermie (épaississement et durcissement de la peau).
– Effets indésirables
- Légers troubles gastro-intestinaux (nausées notamment), généralement temporaires.
- Le 5-HTP peut causer de la somnolence.
On peut faire évaluer son niveau de sérotonine par dosage du 5HIAA dans des laboratoires spécialisés, mais l’interprétation de ce dosage est délicate
Nous vous conseillons de lire les livres suivants en lien avec ce sujet :
Michèle CAFFIN
Commentaires (2)
Michel ARTEIL says:
21 octobre 2019 at 15 h 28 minBRAVO Michelle pour ces 2 articles qui montrent l’influence des dents sur l’état général du patient et notre influence dans les traitements
Danielle Dumonteil says:
7 juin 2021 at 0 h 08 min95°/° de la sérotonine est fabriquée par notre intestin ,d’ou l’importance de l’axe cerveau intestin ! le principal acide aminé précurseur de la sérotonine est le tryptophane et pour celà le fer est indispensable .Toute carence en fer entrainera un manque de sérotonine…changement d’humeur des femmes au moment des règles …une conséquence?
Oui lea sérotonine est le neurotransmetteur du bien être cependant on constate que trop de sérotonine peut provoquer des contractions musculaires et du bruxisme ! comme toujours trop ou pas assez ça ne donne pas de bons résultats! C’est la biologie des neurotransmetteurs lors de bruxismes qui m’a permis de constater cela.
Danielle Dumonteil