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Santé et planète : un lourd constat

« Soigner l’homme, sauver la terre » était le thème d’un congrès organisé par le Docteur Olivier SOULIER à Aix les bains en Février 2018, meeting qui a été suivi par plus de 500 participants.
Cinq ans après, que reste-t-il de cette réunion de lanceurs d’alertes avec la présence de nombreux praticiens de santé ?
Chaque être humain a la possibilité par sa conscience et sa responsabilité d’accompagner la Terre et l’humanité vers une évolution positive !

La multiplication des maladies chroniques et toxiques, les perturbateurs endocriniens, les pesticides, la pollution, la déforestation, le réchauffement planétaire, les scandales sanitaires et les épidémies contrôlées par la peur montrent à quel point la santé de l’humain peut également détériorer la planète.

L’écologie vertueuse et prémonitoire des années 1980 a été récupérée par les systèmes politiques !

Revoyons La définition de l’écologie : « Science dont l’objet est l’étude des interactions des êtres vivants (la biodiversité) avec leur environnement et entre eux au sein de cet environnement » (l’ensemble étant désigné comme éco-système).

Comment est-ce possible qu’en 50 ans, rien n’interfère véritablement dans la conscience de la majorité des humains pour que cela se transforme. « Pourquoi ce sont toujours in fine nos envies et nos désirs du moment qui ont le dernier mot ? nous dit Jean Marc JANCOVICI.
Il en conclut : « nous sommes câblés pour vouloir plus et non pas moins ».

Frédéric LENOIR dans son dernier ouvrage « Le désir une philosophie » écrit : « La plupart des êtres humains préfèrent un petit plaisir bénéfice immédiat qu’un plus grand plus tard ». « nous avons un mal fou à bouleverser le confort de nos vies au profit des générations futures. La hausse du pouvoir d’achat préoccupe d’avantage que la hausse des températures qui peuvent rendre à moyen terme la vie humaine sur terre impossible ».

La santé humaine est-elle environnementale ?

L’empreinte carbone du système de santé français représente 47 millions de tonnes de CO2 soit 6 à 8 % de l’empreinte nationale selon Alice BARAS au congrès Odenth (Rennes 2023).  Les usagers du système de santé futur (30 ans) seront mieux informés des risques générés sur l’environnement pour leur santé et seront soutenus par un système hautement préventif, c’est le projet pieux qui doit être mis en œuvre !

  • Aujourd’hui la santé est un secteur très carboné qui s’ignore. L’émission de GES gaz à effet de serre est reparti de la façon suivante :
  • combustion chauffage (10 %) ;
  • GAZ médicaux (14 %) ;
  • Electricité (3%) ;
  • Achat de Médicaments (34%) ;
  • Dispositifs médicaux (22%) ;
  • Transport (VSN, ambulance, visiteurs) (15%) ;
  • Alimentation (64 %) ;
  • Trajets des employés, praticiens (4 %) ;
  • Autres (déchets, laverie) (6 %).

Les émissions de santé représentent 46 millions de tonnes équivalent carbone soit 8% du Total national. Des GES sont émis-pour chaque trajet, ambulance, chaque médicament, chaque vaccin, chaque repas. Le rapport est proportionnel à la dimension économique de la santé 2,5 millions de prof, soit 9,3% de l’emploi.

Soigner d’un côté et rendre notre planète moins habitable de l’autre : quel terrible paradoxe. Certains soignants ont décidé de le soulever et surtout de s’y attaquer.

Une prise de conscience qui unit, en cette matinée du 26 janvier 2023, les intervenants et les participants d’une journée d’étude organisée par la revue médicale Prescrire : Qu’est-ce que la « santé planétaire » ?

Avec une « épidémie » de maladies chroniques telles que les pathologies cardiovasculaires, les cancers et le diabète, la chute de la fertilité masculine, et l’émergence de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques… Impossible aujourd’hui pour les professionnels de santé d’ignorer les liens entre la dégradation de l’environnement et la santé humaine – au cœur du concept de « santé planétaire ».

Le lourd bilan du déclin des pollinisateurs sur la santé humaine dans le monde

« Il s’agit de favoriser la santé humaine, mais aussi celle des générations futures, et des autres vivants » synthétise Alicia PILLOT, médecin généraliste, membre de l’Alliance Santé Planétaire et du groupe de travail « santé planétaire » du Collège de la Médecine Générale. « L’espérance de vie n’a cessé d’augmenter » mais « l’espérance de vie en bonne santé, elle, n’a pas autant progressé », souligne-t-elle.

Secteur de la santé et émissions de gaz à effet de serre

Mais si la médecine en traite les symptômes, dans quelle mesure contribue-t-elle à la « maladie » planétaire ?

Pour le mesurer, le Shift Project – groupe de réflexion sur l’atténuation du changement climatique et la réduction de la dépendance vis-à-vis de l’énergie fossile – s’est basé sur un critère, à savoir celui des émissions de dioxyde de carbone du secteur de la santé

« Pourquoi le carbone ? Parce que c’est l’un des ‘poisons’ principaux du climat, et parce qu’il est le reflet de l’anthropocène », précise Antoine Prioux, pharmacien d’officine, responsable numérique et prospective pour l’association AVEC Santé Nouvelle Aquitaine et contributeur du rapport « Décarboner la santé pour soigner durablement » (The Shift Project, 2021).

Bilan : le secteur de la santé émet environ 47 millions de tonnes (Mt) d’équivalent CO2 – soit 6 à 8 % de l’empreinte carbone nationale.

Sur cette empreinte carbone, jusqu’à la moitié – entre 30 et 50 % – correspond à l’achat de médicaments et de dispositifs médicaux. Loin devant les émissions directes (fumées qui émanent de la chaudière au fioul d’un hôpital, gaz médicaux…) et la consommation énergétique, c’est-à-dire les émissions liées à la production de l’électricité utilisée par le secteur (selon que celle-ci provient de sources fossiles, renouvelables ou nucléaires). Lesquelles, ensemble, comptent pour 13 % du total. Et surtout, très loin devant les déchets, qui ne contribuent qu’à hauteur de 2 %, selon le rapport.

Un médicament qui émet du CO2 dans l’atmosphère ? En réalité, l’impact carbone de ces produits est lié à toute une série d’étapes – recherche et développement, production et conditionnement (en plaquettes, en flacons, en boîtes…), distribution (transport vers les hôpitaux ou les pharmacies), utilisation, destruction (des médicaments non utilisés) et promotion (publicité), énumère le pharmacien membre du Shift Project, avouant que les « proportions (respectives) restent à déterminer »

Quel impact des médicaments sur l’environnement ?

En effet, côté CO2, l’industrie pharmaceutique est une véritable « boîte noire ». Un flou accidentel… ou délibéré ? « Vu le nombre d’acteurs, de producteurs, de sous-traitants, et la complexité des chaînes d’approvisionnement, les industriels du médicament auraient tout simplement beaucoup de mal à calculer » leurs émissions, estime Antoine PRIOUX.

Et les choses se compliquent encore lorsque l’on s’intéresse, au-delà de l’empreinte climatique des médicaments, à la pollution de l’eau et des sols auxquels sont associés leur fabrication – via l’extraction des matières premières ou la culture des plantes dont ils sont issus – mais aussi à leur élimination, qu’il s’agisse des résidus d’incinération des médicaments non utilisés, ou des substances retrouvées dans l’urine des patients puis en aval des stations de traitement des eaux usées.

« Dans l’eau, une exposition répétée aux œstrogènes (traitement hormonal, NDLR) peut entraîner une féminisation des poissons », informe Eva KOZUB, médecin généraliste, coordinatrice du groupe de travail Santé Planétaire du Collège de la Médecine Générale et de celui sur l’environnement de l’Organisation Mondiale des Médecins Généralistes (Wonca). Un grand nombre d’études portent sur les conséquences des médicaments administrés aux animaux dans les élevages, à l’instar du diclofénac, un anti-inflammatoire qui empoisonne les vautours, ou de l’ivermectine, un vermifuge nocif au bousier.

Toutes les rivières sont polluées par des résidus de médicaments, selon une étude.

La généraliste déplore le « manque de données permettant de choisir tel médicament plutôt qu’un autre » sur des critères environnementaux, lorsque deux options ont le même bénéfice pour le patient. La praticienne mentionne toutefois les travaux d’une équipe suédoise, qui a mesuré l’indice PBT – substance Persistante, Bioaccumulable et Toxique – pour plusieurs médicaments courants. Sur ce principe, la base de données « Pharmaceuticals and Environment » est d’ailleurs utilisée dans ce pays comme une aide à la décision gratuite pour les soignants, mais souffre néanmoins d’un « manque de données » et d’un « manque de transparence » (Eur J Clin Pharmacol. 2020).

« Depuis 2006, l’industrie pharmaceutique est théoriquement obligée de renseigner l’impact environnemental (lié à l’utilisation) de tout nouveau médicament pour obtenir son AMM (autorisation de mise sur le marché) ». Toutefois, les médecins n’ont, à ce jour, pas accès à ces informations. « Les données de toxicité fournies à l’Agence européenne du médicament ne sont pas rapportées dans le RCP (le Résumé des Caractéristiques du Produit, un document consultable par les professionnels) », complète auprès de GEO.fr Sophie GINOLHAC, pharmacienne et rédactrice pour la revue Prescrire.

Le soignant, un « influenceur » puissant ?

Alors, que faire en attendant d’obtenir ces renseignements précieux ? « Prescrire autrement, c’est axer le soin sur la prévention. Il s’agit moins de se demander ce qui nous rend malade, mais plutôt, ce qui nous rend en bonne santé », affirme Eva KOZUB. Ce qui impliquerait notamment de « ne pas prescrire » – environ un cinquième des soins et des médicaments seraient injustifiés selon l’OCDE – et de « proposer des solutions non médicamenteuses ». La praticienne suggère ainsi de « prescrire la nature », en proposant au patient de passer au moins une trentaine de minutes en forêt ou dans un parc, par exemple.

Interroger son patient sur son mode de vie, pour l’aider à trouver des solutions positives à la fois pour sa santé et pour la planète – on parle alors de « co-bénéfices » : cela semble facile, et pourtant… « Pendant la consultation, on n’a pas forcément le temps d’aborder tous ces sujets », reconnaît Alice BARAS, Professionnelle de santé durable (Ecops Conseil), membre du Shift Project. D’où, pour l’autrice du « Guide du cabinet de santé écoresponsable » (Presses de l’EHESP), l’intérêt de recourir, pourquoi pas, à des affichages instructifs dans la salle d’attente.

« Notre rôle se joue non seulement au sein des cabinets médicaux, des centres de soins ou des hôpitaux, mais il va au-delà », estime Alicia PILLOT. Selon la généraliste, les soignants, bénéficiant de « la confiance des patients », devraient assumer une mission « de plaidoyer et d’influence ». Ce qui « demande du courage » et « oblige à s’exposer », reconnaît-elle.

Pour faciliter la prise de conscience il sera nécessaire de multiplier par 1000 les actes de prévention, de travailler sur les téléconsultations, de concentrer, les rendez-vous des patients pour les soins et les actes de radiodiagnostic (et non pas de les multiplier pour des soucis de rentabilité suite à une cotation castratrice de la CPAM)

Exemple : pour des scanners des 2 genoux 1 scanner du droit le lundi et 1 scanner du gauche le jeudi etc …

Des recommandations peuvent être envisagées :

  • élargir l’examen clinique du patient par un examen systémique dans son environnement socio-économique,
  • augmenter les téléconsultations ,
  • regrouper les actes , les praticiens de santé,
  • impliquer activement, l’environnement social, la pollution de l’air, du bruit, la pression, sociale, l’exposition des maladies animales,
  • tenir compte des sources animales de maladie,
  • la réduction des déchets dans les Hôpitaux et les cabinets privés,
  • réduire les émissions de gaz à effet de serre associe aux systèmes de santé,
  • échanger entre médecins et vétérinaire,
  • éducation des patients.

 

Sources :

  • Docteur Alice BARAS  (guide du cabinet de santé éco-responsable) »,
  • Jean Marc JANCOVICI « Le shift project le plan de transformation de l’économie française : les conclusions » , »Quand la médecine rend la planète malade » Géo février 2023 ,
  • Frédéric LENOIR :l e désir : une philosophie.

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